mercredi 18 novembre 2009

Nouvelle étape…

Bonjour!

Si d’un côté ceci est le dernier message que je rédige sur ce blogue, d’un autre le CMO renouvelle ses outils de communication afin de toujours mieux remplir sa mission de carrefour international de la solidarité.

J’ai en effet accepté de nouvelles fonctions qui m’amèneront à quitter Montréal. Je tiens toutefois à vous dire combien j’ai apprécié la mission du poste que j’ai occupé, qui m’a permis de faire des rencontres formidables, de contribuer à la réalisation de projets qui font la différence et de partager la dure réalité de nos partenaires du Sud tout comme les bonnes nouvelles…

Sur ce dernier point, je suis heureux de vous annoncer en grande primeur que le CMO a renouvelé complètement son site Internet, qui se veut plus convivial et plus complet, vous permettant ainsi de mieux connaître la mission du CMO et l’esprit dans lequel il agit, tout comme le travail qui s’y fait, les projets coups de cœur, et les nombreuses façons de contribuer à l’édification d’un monde plus juste et plus humain.

De pair avec le site web, un tout nouveau bulletin a été créé, plus visuel et mieux ciblé, afin de porter un regard sur les enjeux du développement et présenter quelques projets en cours, qui sont autant de mains tendues pour un meilleur partage et une plus grande solidarité Nord-Sud.

Je vous invite donc dès maintenant à surfer sur notre site web et à faire part de vos réactions. Encore une fois, merci pour votre intérêt continu.

Nous demeurons unis dans la prière et la mission.
Au revoir,

Yanick C Richer

mardi 29 septembre 2009

Appui à la formation première - Voeux des novices malgaches

L’équipe et les amis du CMO continuent d’être à l’écoute des enjeux des pauvres, de la Congrégation et de l’Église. Ainsi, en réponse à l’appel du Supérieur Général et dans le contexte d’une crise financière aigüe, le CMO a confirmé pour 2009 non seulement le maintien de son soutien à la Formation Première dans 36 unités oblates sur les 5 continents, mais il a approuvé à l’unanimité une augmentation substantielle de 33%. Cette aide est possible grâce aux 4000 donateurs de l’APM, une association qui s'intéresse à la formation des missionnaires oblats depuis 1937.


Une des unités à recevoir notre appui est la Délégation de Madagascar. La présence oblate sur cette île remonte à 1981. Aujourd'hui sous l'égide de la Province de Pologne, Madagascar compte 52 oblats, dont 15 scolastiques et 6 novices. Voici d'ailleurs un extrait de leur bulletin:

"Chaque année, Père Grégoire Janiak, maître des novices à Ambinanidrano, emmène les Novices à Tamatave pour que ces derniers puissent effectuer une retraite avant de prononcer leurs premiers vœux dans la Congrégation. Cette année, les novices étaient au nombre de 6, nombre égal à celui des nouveaux candidats au Noviciat. Avec comme prédicateur le Père Imbira Wenceslas et avec l’aide du Saint Esprit, ces derniers se sont préparés ensemble dans une bonne ambiance spirituelle. Les 6 nouveaux candidats au Noviciat ont été reçus officiellement pendant les vêpres de la soirée du 7 septembre. Les 6 Novices, quant à eux, ont prononcé leurs premiers vœux le 8 septembre dans la Chapelle de Tanamakoa devant le Supérieur de la Délégation, Père Marek Ochlak. La Délégation remercie le Père Imbira Wenceslas pour la préparation spirituelle de nos jeunes. Nous remercions également les formateurs du Prénoviciat et du Noviciat pour la formation qu’ils octroient à nos jeunes."

mercredi 20 mai 2009

Tout entier pour les pauvres!

Demain 21 mai sera la fête de saint Eugène de Mazenod, fondateur des Oblats, décédé ce même jour en 1861. À cette occasion, partout sur la planète, des milliers de personnes prient comme une seule famille.

Sur le site du Vatican, nous trouvons la prière suivante :
« O Dieu, qui dans ta miséricorde, as voulu enrichir le saint évêque Eugène de Mazenod de grandes vertus apostoliques pour annoncer l’évangile au monde, concède-nous, par son intercession, de brûler du même esprit et de tendre uniquement au service de l’Église et au salut des âmes. »

À sa suite, des milliers de personnes au cœur ardent ont décidé de servir les plus pauvres parmi les pauvres tout comme la paix et la justice, quelqu’en soit le prix.




Un Oblat fidèle à ce charisme et à cette mission a tristement été assassiné avant-hier au Guatemala. Père Larry Rosebaugh, omi, 74 ans, originaire du Wisconsin aux États-Unis, revenait de la capitale avec 4 confrères lorsqu’ils ont été interpellés sur une petite route en montagne par deux hommes cagoulés. Sans avoir ni même le temps de descendre, les brigands ont ouvert le feu sur la camionnette. P. Larry est décédé alors que son confrère, P. Jean-Claude Ngoma, originaire de la République Démocratique du Congo, a été blessé. Les trois autres prêtres oblats qui prenaient place dans la voiture n’ont pas été atteints par les balles : il s’agit de P. Ruben Elizondo, P. Gerardo Kapustka et P. Rodrigue Marcoux. Les deux premiers sont originaires des Etats-Unis alors que le troisième est natif du Québec.

P. Gerardo a confié à divers journaux guatémaltèques : « Ce fut une véritable folie. Nous étions disposés à ce qu’ils prennent ce que nous avions, mais ils ne nous en ont pas laissé la chance. » Malgré la douleur terrible d’avoir perdu un confrère extraordinaire, P. Gerardo ajoute : « Nous revenions de la capitale pour une réunion de missionnaires. Nous sommes quatre prêtres à travailler à cet endroit; notre mission est d’accompagner les gens par l’évangélisation et la promotion humaine depuis maintenant 21 ans. Nous continuerons notre travail. »

Le Père Rosebaugh, qui avait adopté le prénom de Lorenzo, a consacré toute sa vie aux plus démunis du Brésil, des États-Unis, du Salvador, du Mexique et du Guatemala. Dans son livre autobiographique À la sagesse par l’échec (To Wisdom Through Failure), nous le suivons dans une aventure empreinte de compassion, de résistance et d’espérance. De la prison à la rue, le P. Lorenzo a porté les combats et les espoirs des pauvres et des exclus, découvrant parmi eux la présence de Dieu. Pour en apprendre un peu plus sur son esprit de foi et de mission, je vous invite à écouter une entrevue qu’il a accordée à la radio publique de Chicago le 22 décembre 2006.

Tous les employés et amis du CMO connaissent bien les Oblats au Guatemala et le travail prodigieux qu’ils accomplissent. Nous tenons à leur assurer notre prière et soutien indéfectibles.
Avec vous, nous unissons nos prières, pour qu’avec l’intercession de Marie et saint Eugène de Mazenod, P. Lorenzo Rosebaugh trouve la paix, et que ses confrères qui poursuivent la mission en Amérique centrale et sur les autres continents, puissent continuer à annoncer le message d’amour du Christ et bâtir avec les pauvres un monde de justice et de paix.



Pour terminer, voici comment le P. Rosebaugh a conclu son livre : « J’enjoins l’univers entier de me donner l’énergie et l’amour nécessaire pour m’unir toujours davantage aux gens que Dieu a placé dans ma vie ainsi qu’avec toute la création qui aspire à être UN. »

















mardi 14 avril 2009

JOYEUSES PÂQUES!


Toute l'équipe du CMO tient à vous souhaiter de Joyeuses Pâques!


Que le Dieu de la vie et de l'amour vous accompagne et nous guide auprès des plus exclus...



Voici, grâce aux "Griffonnages des Andes" et à la plume du F. Gilberto Pauwels, omi, une réflexion intéressante sur les célébrations pascales en Bolivie.

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Griffonnages des Andes # 181 Date : ven. 2009-04-10 12 : 43

«Vendredi de Pâques»

La Semaine Sainte domine toujours la vie publique en Bolivie. Vendredi-Saint est un jour férié, mais dès le Jeudi-Saint on peut déjà quitter son travail un peu d’avance pour participer aux services religieux et coutumes populaires. Le jour de Pâques est déjà moins important et le lundi de Pâques la vie de tous les jours reprend.

Maintenant que la nouvelle constitution a déclaré la séparation entre l’Église et l’État, les media ont surtout porté leur attention sur la façon dont les dirigeants du gouvernement et des institutions officielles participent aux services religieux. Cette année, la dépouille du Christ exécuté n’a pas été accompagnée dans les processions par les militaires armés. Et le président Evo Morales ? Pour le moment il est en grève de la faim pour inciter le parlement à approuver la loi électorale qui doit rendre possible des élections générales en décembre.




Pourquoi le vendredi saint semble-t-il être plus important que Pâques pour les gens et les communautés dans les Andes? L’explication la plus évidente est que le catholicisme a été implanté en provenance directement de l’Espagne. Il suffit d’observer les processions actuelles espagnoles pour comprendre dans quel moule culturel le christianisme a été importé ici. Avec comme conséquence directe la quantité énorme de statues et de tableaux du Christ crucifié, mais très peu de la résurrection et du ressuscité. Les sanctuaires et les images — le matériel traditionnel catéchétique de préférence — sont surtout dédiés à la croix, à Marie et aux saints, avec Santiago (St Jacques), patron d’Espagne, à la tête. Comment le message de Pâques pouvait-il se faire entendre ?

Mais il y a plus. Dans la vision des peuples andins concernant la vie et la mort, la résurrection du Crucifié n’est pas un événement si exceptionnel. On estime que tous les morts continuent à vivre quelque part dans l’Ouest, et de là, de temps en temps, ils reviennent visiter les vivants. Le midi de la Toussaints, les défunts viennent visiter leurs familles. On passe ensemble toute la nuit avec eux. On veille, on mange et on boit. Le midi, le Jour des Morts, on se dit adieu et ils retournent ‘chez eux’, dans leur propre monde. Et c’est bien comme ça, car si les morts continuent à déambuler dans notre monde, c’est un mauvais signe. Cela signifie qu’ils ne sont pas acceptés par Dieu et qu’ils rôdent ici obligatoirement pour importuner les gens. Pour les peuples andins, que Jésus vient faire une petite visite à sa mère et ses amis, n’a pas besoin d’être souligné, c’est dans la ligne de leurs attentes.


Mais Jésus n’est pas n’importe quel défunt. Il est un sacrifié, —dans le sens stricte — il s’agit de la mort violente d’un innocent. Il est manifeste que ceci revêt une signification spéciale ici, les situations étant semblables. Il y a quelques années, une jeune servante a été assassinée, à coups de couteau, par son patron. Inocencia était son nom. Personne ne l’a connue, mais au milieu du cimetière des pauvres il y a une tombe pour elle et à chaque jour on demande encore, dans les paroisses, à célébrer des messes à son intention. On croit qu’elle accorde des faveurs à qui se souvient d’elle, le sacrifice de sa vie ne peut avoir été vain et inutile. La commémoration du Christ, torturé à mort, semble se trouver dans la même ligne de pensées.



Alors, il est qui ce crucifié, pour les communautés andines ? Un autre fait peut l’illustrer. Un groupe de Quechuas quitte l’église, après avoir assisté à la messe avec dévotion, transportant la grande croix qu’ils avaient apportée. À la porte de l’église, ils déshabillent la croix du grand drap blanc avec lequel ils l’avaient habillée, ils la couvrent d’un poncho et la coiffent d’un chulu (la tuque andine). À ma question à savoir pourquoi ils font ce rite ils me répondent de façon courte et claire : « Parce qu’il est un des nôtres.» Et ils partent, habillés avec leur costume traditionnel, avec leurs danses et musiques pour faire leur rituel ailleurs. La conclusion : l’identification du Christ crucifié avec la population indienne pauvre du campo n’est pas une invention de la théologie de la libération; c’est une réalité vécue et encore actuelle. Pour eux, le torturé à mort est quelqu’un qui apporte la vie, qui rend fécond. Pour les gens des Andes, la fête de Pâques est donc incluse dans le Vendredi Saint. Elle y donne son sens, de là, le Vendredi de Pâques : vivre sa vie, la risquer, la donner pour les autres, comme Jésus l’a fait.


Ou, est-ce chercher trop loin ? Un dernier petit exemple pour clarifier ou pour compléter. Un vieil indien chipaya, Don Santiago, me raconte l’histoire religieuse de son peuple. Nos lointains ancêtres, dit-il, ont fait des sacrifices humains. Ils pensaient que Dieu et la Pachamama (Mère Terre) le leur demandaient pour ainsi transmettre la vie. Plus tard ils découvrirent qu’ils pouvaient remplacer l’effusion de sang par le sang des animaux et ils firent des sacrifices de lamas, de moutons et de porcs, ... Ensuite nous apprenions que nous pouvions nous adresser à Dieu avec de l’encens pour demander le pardon, pour le remercier ou pour le supplier. Cela se passe maintenant comme ça, d’une manière ou d’une autre, mais moi je suis arrivé à la conclusion, dit-il, que nous pouvons nous diriger à Dieu , comme ça, directement. Que Dieu n’a besoin de rien pour être avec nous. Dans d’autres occasions, Santiago affirme que l’important c’est donner, partager avec les autres; c’est ce que Dieu attend de nous.

Au fond, le fossé entre ce que prêche l’Église et le vécu religieux des gens est difficile à franchir.

Cet après-midi je m’en vais dans les dunes d’Oruro, non pour chasser les lézards, comme c’est la vieille coutume, mais pour observer comment des artistes d’Oruro et d’ailleurs, sculptent l’histoire de la passion dans le sable. Depuis quelques années, ceci est devenu — comme le Carnaval de la Virgen del Socavon — une nouvelle attraction autour d’une tradition religieuse.





Gilberto Pauwels,
Oruro Bolivia.